Publié le 21 septembre 2021 par Priscilla Gout, mis à jour le 24 janvier 2024
OWC 2021 : un congrès d’envergure mondiale au Couvent des Jacobins
Réussir un événement international et hybride à l’heure du Covid : retour sur le Congrès Mondial de la Bio 2021.
Près de 1800 participants en ligne et 400 participants sur place… Le Congrès Mondial de la Bio 2021 s’est tenu au Centre des Congrès de Rennes du 6 au 10 septembre. Un véritable défi, relevé haut-la-main par ses organisateurs, avec l’aide du Couvent des Jacobins et le soutien de participants de renom tels que Nicolas Hulot et les représentants des grandes entreprises et fédérations de la filière. Sans compter tous les acteurs engagés sur cet événement d’ampleur internationale : producteurs, élus, associations, et partenaires du Couvent des Jacobins… Retour sur une semaine d’exception.
L’OWC 2021 au Couvent des Jacobins en quelques chiffres :
- 2211 participants dont 400 personnes en présentiel
- 114 pays représentés
- 13 000 connexions sur les 5 jours du congrès.
« Tout s’est très très bien passé ! ». Le Président du Congrès Mondial de la Bio 2021, Jean-Marc Lévêque, peut « souffler » : « Pour nous, il était tellement important de pouvoir échanger et partager nos connaissances. A chaque congrès IFOAM*, je suis revenu en France avec une grande motivation. En 2021, nous souhaitions à notre tour accueillir et montrer tout ce que fait la France. » C’est chose faite, puisque près de 2211 personnes d’une cinquantaine de pays différents, dont près de 400 en présentiel, ont participé à l’évènement, qui a rayonné au niveau international grâce aux nombreux acteurs et personnalités engagées. Nicolas Hulot était en effet le parrain de cette 20e édition française. Et, pour l’anecdote, même le pape a adressé ses encouragements aux participants depuis le Vatican. (*tous les 3 ans)
Des personnalités reconnues à l’international
En plus des élus de Rennes Métropole, du département et de la région, de nombreuses personnalités étaient présentes en distanciel ou en présentiel : Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique en France, Beth Bechdol, directrice générale adjointe de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), Rasmus Prehn, ministre de l’Agriculture du Danemark, Delphine Batho… Ainsi que les dirigeants de Triballat, Biocoop, Ecotone et Léa Nature, partenaires du congrès, présents pour un symposium à 4 voix animé par Michel Reynaud, vice-président d’Ecocert.
Parmi eux, un invité d’exception : Nicolas Hulot, parrain de ce 20e Congrès Mondial de la Bio, qui connaît bien la Bretagne puisqu’il réside sur la côte, à 1h de Rennes. « La région est historiquement une région d’agriculture intensive, sa marge de progression importante. Elle a subi les conséquences de ce modèle, avec la prolifération des algues vertes notamment. Il y a ici une volonté sincère et réelle de basculer vers un nouveau modèle qui soit plus résilient, avec moins d’impacts environnementaux, avec pourquoi pas, la Bretagne comme laboratoire de l’agroécologie » explique l’ex- ministre de la Transition écologique et solidaire, fervent défenseur de l’environnement.
En France, le marché du bio représente désormais près de 12% des agriculteurs français. Le pays enregistre ainsi la plus forte croissance parmi ses voisins proches et possède l’une des plus grandes surfaces en bio du continent. C’est aussi le lieu de naissance d’IFOAM le 5 novembre 1972 à Versailles, et du premier Congrès international d’Agriculture Biologique de Nature et Progrès. Il était donc logique que 20 ans plus tard, l’OWC revienne en France.
Les acteurs du territoire mobilisés
L’événement a également créé du lien entre tous les acteurs du secteur en France, et en particulier en Bretagne. Les congressistes ont ainsi pu réserver des visites d’entreprises : de la plateforme Biocoop à Tinténiac, de la Boulangerie Fagots et Froment à Essé, de la ferme Le Vivier des Saveurs à Gahard ; de la ferme des Mouille-pieds à Cesson-Sévigné ; et découvrir le marché des Lices.
Pour les repas, les organisateurs ont souhaité mettre l’accent sur la production locale biologique, comme en témoigne Hélène Bellouard, Directrice Commerciale chez Ruffault Traiteur, prestataire sur l’événement : « Nous avons élaboré des recettes 100% bio avec des produits livrés par des producteurs locaux, sélectionnés par les organisateurs. Au-delà de l’attention portée à la qualité des produits, nous avons également mis en place, avec le Couvent des Jacobins, des contenants pour nos plateaux-repas générant un minimum de déchets, avec une partie réutilisable et l’autre biodégradable ou recyclable. »
Enfin, des événements labellisés « Voyage en terre bio » ont également permis « d’élargir l’expérience de la bio » aux habitants de Rennes, en leur faisant découvrir des paysans, chercheurs, entreprises du secteur bio et des autres continents présents à Rennes pour le congrès, acteurs culturels et artistiques, ou restaurateurs de la région…
Live à distance et replay : les enjeux de l’hybridation
Au delà d’une réflexion profonde autour de l’agriculture bio, l’organisation de ce 20e Congrès Mondial de la Bio reposait sur deux enjeux majeurs : reprise et hybridation. Reprise car c’est le plus important évènement qui se déroulait à Rennes depuis le 1er confinement. Hybridation parce que l’organisation de l’évènement fut un vrai « défi » pour la Directrice Opérationnelle de l’OWC 2021 : « En plein cœur de l’épidémie de Covid-19, envisager le distanciel était indispensable pour que les participants des 5 continents puissent assister aux échanges et aux conférences. Mais construire un congrès hybride en même temps que les outils pour le réaliser a été un véritable challenge ! »
A cela s’est ajouté un autre objectif et non des moindres : proposer tous les échanges en replay, sur une plateforme dédiée, dès la fin du congrès. « C’est une première pour le Congrès Mondial de la Bio, et cela nous permet de disposer d’une véritable banque de données » précise Julie Boulard.
Interactivité et connectivité entre les espaces, infrastructures performantes, diffusion en direct ou en différé… Le centre des congrès de Rennes dispose des équipements nécessaires et d’une acoustique performante, avec de multiples possibilités de moduler les espaces, petits et grands, nécessaires à l’organisation de différents formats de rencontres.
En présentiel : un partage d’expérience facilité sur le territoire comme au Couvent
Quand on leur demande pourquoi Rennes plutôt que Paris, Julie Boulard explique : « D’abord pour la présence d’acteurs historiques de la filière bio, nés en Bretagne. Ensuite, pour cette candidature française constituée en 2017, il nous fallait un lieu emblématique au niveau environnemental et patrimonial, symbole du lien entre le passé et le présent, de la transition entre les deux. Enfin, le Couvent des Jacobins est en plein centre-ville, depuis lequel on peut tout faire à pied, et c’est un atout très fort pour les 2500 congressistes envisagés au début en présentiel. »
L’accessibilité était donc un enjeu central, ainsi que la dimension à taille humaine de Rennes Métropole souligne Jean-Marc Lévêque, le Président du Congrès : « Ici, contrairement à Paris, à moins d’un quart d’heure, il est possible de découvrir ce qui se fait sur le territoire, de se rendre sur des exploitations, de rencontrer les agriculteurs, de visiter des entreprises… Et nous voulions absolument partager ces expériences ».
Parmi les atouts du lieu, Jean-Marc Lévêque salue également la modularité des espaces avec « la multitude de formats de salles, entre le grand Auditorium et des salles plus petites pour que les gens puissent travailler en atelier en plus petits comités… Toute cette palette de salles et la possibilité de sortir en extérieur, dans le cloître, pour s’aérer, discuter ou déjeuner, tout en restant dans le Centre des Congrès ». Autant d’ingrédients qui, avec le beau temps, ont permis le succès de ce congrès malgré la pandémie.
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