Publié le 28 octobre 2024 par Priscilla Gout, mis à jour le 29 octobre 2024
Congrès SFMU : “Il est rare d’avoir un centre des congrès aussi accessible”
Retour sur les Journées de la Société française de médecine d’urgence à Rennes.
La SFMU organisait ses Journées thématiques interactives au Couvent des Jacobins, du 16 au 18 octobre, avec 350 participants. Rendez-vous attendu et préparé par les professeurs Louis Soulat, chef du service SAMU-SMUR-Urgences du CHU de Rennes et Nicolas Peschanski, praticien hospitalier du CHU, président du comité d’organisation de l’événement, ce fut « le congrès des surprises ».
Chaque année, le SFMU organise un congrès national à Paris et des Journées en région. Pourquoi organiser deux événements ?
Nicolas Peschanski : Le congrès a lieu en juin à Paris, seul centre des congrès en capacité de recevoir 3 000 à 4000 participants. En parallèle, chaque automne, après avoir fait acte de candidature, une ville en région accueille les Journées organisées sous forme d’ateliers interactifs, avec des experts. De ces travaux communs naissent des synthèses et des restitutions regroupées dans un ouvrage distribué aux congressistes lors de la réunion parisienne. Ce travail collaboratif impliquant les collèges régionaux et la SFMU est très porteur, car chacun participe aux recommandations. C’est un fonctionnement que tout le monde doit s’approprier, notamment les plus jeunes. Depuis 3 ans, ces ateliers associent les paramédicaux – infirmiers, assistants de régulation médicale, ambulanciers…- et les médecins. On doit cette originalité à notre habitude de travailler en équipe, en complémentarité, et à la jeunesse de notre spécialité.
Pourquoi avoir choisi Rennes ?
Louis Soulat : Je m’étais fixé cet objectif lorsque je suis arrivé à Rennes en 2017 et que j’ai vu la réhabilitation en cours du Couvent des Jacobins. J’étais alors membre du CA de la SFMU. À cette époque, la médecine d’urgence rennaise était en difficulté. Je suis arrivé le premier au CHU, Nicolas Peschanski a suivi puis Paul-Georges Reuter. Nous avions tous trois à coeur de redonner de la noblesse à cette spécialité, au niveau local comme national. Faire acte de candidature pour les Journées participait de cette reconquête.
Quel est le poids de la médecine d’urgence à Rennes ?
L.S. : Il faut d’abord savoir qu’elle n’est devenue une spécialité à part entière qu’en 2017, date à laquelle un DES – Diplôme d’Etudes Spécialisées – a été créé. Sept ans après notre arrivée, le service s’est positionné au sein de l’hôpital et a créé des liens très forts avec différentes spécialités. Nous avons construit des filières de prise en charge. Nous avons désormais, à Rennes, des équipes plus conséquentes, avec moins de difficultés de planning. Nous rayonnons au niveau du territoire comme au niveau régional.
N.P. : La venue de Louis Soulat a activé la restructuration. Je suis arrivé dans cet élan, comme Paul-Georges Reuter, pour notamment renforcer l’enseignement de la nouvelle filière Médecine d’Urgence et relancer la recherche. Aujourd’hui, la dynamique est très positive puisqu’on constate qu’une part de plus en plus importante des jeunes que nous formons reste non seulement en Bretagne, mais dans le lien avec le CHU, au sein du service ou en poste partagé avec les autres hôpitaux du secteur.
Quel est votre bilan de ces Journées rennaises ?
L.S. : Nous sommes très satisfaits et nous ne sommes pas les seuls ! Tout le monde a apprécié l’organisation, la beauté du site et son emplacement. Il est rare d’avoir un centre des congrès aussi facilement accessible.
N.P. : Le Couvent est un lieu facilitant pour organiser des événements. L’agence événementielle qui nous accompagnait n’a rencontré aucun problème. L’accueil était individualisé, le lieu est lumineux, spacieux, l’acoustique est parfaite, et les 6 ateliers en simultané se sont parfaitement déroulés. Nous proposions un congrès « all inclusive », avec pauses et repas compris. Généralement, les participants apprécient, surtout quand le traiteur est excellent ! C’est pour cela qu’ils sont restés sur place.
Vous avez investi plusieurs lieux dont la cité internationale Paul Ricoeur pour des ateliers pré-congrès, et le MeM pour le dîner de gala…
N.P. : Le MeM est un lieu magique. Une de nos consœurs avait préparé des animations de haut niveau : un bagad de 25 personnes, un magnifique spectacle d’acrobatie aérienne… Cela a véritablement été le congrès des surprises.
Au Couvent des Jacobins, nous avons aussi pu organiser une visio en direct avec la base antarctique Concordia : l’une de nos médecins y est en mission pour 15 mois, et nous avons été autorisés à utiliser le flux internet de la station pour une intervention qui a surpris beaucoup de monde. Elle a eu un gros impact sur le plan médical, en témoignant du traitement de l’urgence vitale en milieu isolé, et sur le plan humain, avec une personne qui a su partager son expérience. Une telle connexion était une première pour les Journées comme pour le Couvent des Jacobins, et elle s’est parfaitement déroulée !
(Article rédigé par Béatrice Ercksen)