Publié le 02 janvier 2023 par Priscilla Gout, mis à jour le 23 janvier 2024
AJAR : “Au-delà des normes, la RSE est ancrée dans l’ADN du Couvent des Jacobins”
"Il n’est plus envisageable d’organiser un événement comme on le faisait autrefois".
L’AJAR France – l’Association des Jeunes Anesthésistes-Réanimateurs de France – organisait le congrès « WE Are » les 4 et 5 novembre 2022 à Rennes. Alysée Méhauté, Vice-présidente Partenariats & Evènementiel de l’AJAR, et Rémi Bonin, fondateur de l’agence Airbeone qui l’a accompagnée, expliquent pourquoi Rennes et son centre des congrès étaient le bon choix pour organiser un événement éco-responsable.
Chaque année, l’AJAR France (Association des Jeunes Anesthésistes-Réanimateurs de France) organise le congrès We Are, un évènement pas tout à fait comme les autres. Pour 2022, c’est le Couvent des Jacobins de Rennes Métropole qu’elle a sélectionné pour accueillir ce dernier. Un congrès qui « s’est très bien passé, plus qu’espéré ! » nous explique Alysée Méhauté, Vice-présidente Partenariats & Evènementiel au sein de l’AJAR, et interne en anesthésie-réanimation au CHU de Lille.
Proposer un congrès différent
We Are a pour objectif de proposer un contenu différenciant sur des thématiques actuelles : qualité de vie, modes d’exercice, facteurs humains, écologie, nouveaux paradigmes, nouvelles technologies… Dans une société où toute l’information est disponible en ligne via Youtube, Netflix ou des plateformes de MOOC, se déplacer, payer un hébergement et l’entrée d’un congrès n’est plus indispensable analyse Alysée Méhauté. Dans ce cadre, We Are souhaite « proposer une alternative, une expérience positive à ses participants avec du contenu inédit ». Une vision de l’anesthésie-réanimation tournée vers l’avenir.
Pour cela, l’AJAR a été accompagnée par l’agence de conseil en événementiel Airbeone. Son fondateur, Rémi Bonin, « a pris le virage de l’éco-événement il y a déjà quelques années ». Une montée en compétence qu’il a formalisé à l’aide du Réseau Eco-Evènement (REEVE). « Plutôt que de faire un bilan carbone, j’ai proposé aux organisateurs de We Are de réfléchir aux enjeux de cet événement et aux moyens qu’ils souhaitaient mettre en place » explique Rémi Bonin. « La santé est un secteur en tension dans lequel la transition écologique est complexe à mettre en oeuvre. La démarche RSE du Couvent des Jacobins m’a beaucoup servi dans mon travail d’accompagnement ! ».
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Le lieu, l’enjeu majeur d’un événement éco-responsable
La principale source d’émissions de Gaz à Effets de Serre (GES) d’un événement est le déplacement des participants. C’est pourquoi la première action dans une démarche durable est la recherche d’un lieu accessible. « Transports en commun, parking… Le lieu est le choix majeur pour l’organisation d’un événement » explique Rémi Bonin. « En cela, le Couvent des Jacobins est extrêmement accessible : il est desservi par le métro, situé en centre-ville, avec des hébergements et des bornes de vélo en libre-service à proximité… ».
Pour le fondateur de l’agence clermontoise, la Bretagne est d’ailleurs un territoire précurseur et moteur sur la question du développement durable. Cela, la rennaise Alysée Méhauté en était déjà convaincue puisqu’elle a vécu à Rennes : « Nous avons proposé le Couvent des Jacobins pour deux raisons principales : son accessibilité et son engagement en matière de développement durable. » Evénement de taille moyenne (800 personnes), We Are cible un public jeune, d’où la recherche d’un « lieu facile d’accès, intramuros et esthétique ».
Des engagements concrets autour de la RSE
La certification ISO 20121 et le label Destination Innovante Durable sont des référentiels sur lesquels les organisateurs ont pu se reposer pour démarrer. « Mais en considérant l’ensemble des éléments de la démarche RSE de Destination Rennes, son cahier des charges, la gestion technique du bâtiment (GTB), et comment Destination Rennes a embarqué toutes les parties prenantes de l’événementiel professionnel sur le territoire… We Are avait déjà coché un tiers des 55 engagements requis pour obtenir la certification REEVE ! » explique Rémi Bonin. « La force de la direction du Couvent des Jacobins est qu’elle est elle-même convaincue du bien-fondé des actions que nous avons mené, puisqu’elle en a mis une partie en oeuvre. Cela m’a grandement facilité le travail notamment concernant la prospection des prestataires techniques. Mais au-delà des normes, la RSE est ancrée dans l’ADN du Couvent des Jacobins. Le centre des congrès de Rennes est l’un des rares lieux, en France, à être aussi avancé en la matière. Pouvoir échanger avec un référent dédié à la Responsabilité Sociale et Environnementale sur le lieu du congrès reste quelque chose de très rare. »
« Un investissement sur l’avenir ! »
Mais personne n’est capable de tout changer en une seule fois concède le fondateur de Airbeone : « il faut adopter une démarche d’amélioration continue : avancer étape par étape, suivre des objectifs fixés d’année en année : limiter les déplacements en avion, réduire les déchets, supprimer les goodies… » Pour Alysée Méhauté, le travail le plus difficile reste toutefois la sensibilisation : « il est compliqué de changer les habitudes. Il faut parfois forcer les choses ».
Certes, être accompagné pour mener à bien une telle démarche représente du temps et de l’argent admet la Vice-Présidente de l’AJAR. « Mais n’est pas forcément plus compliqué. Et il y a tout l’aspect impalpable : le ressenti et la satisfaction des participants et intervenants, l’image que l’on donne de l’association et de la profession aux générations futures et à ses pairs… Au final, on évite le gaspillage, on gagne du temps et on ne perd pas d’argent puisque l’on est plus efficient et organiser un événement durable permet de bénéficier de financements supplémentaires. »
Le jeu en vaut-il la chandelle ? Pour les organisateurs, incontestablement oui ! « C’est un investissement sur l’avenir. Chacun d’entre nous va devenir de plus en plus autonome et intégrer ces notions en interne » rassure Rémi Bonin. « Et compte-tenu des prévisions, il n’est plus de toute manière plus envisageable d’organiser un événement comme on le faisait autrefois ! »